Les voies d’administration essentielles des médicaments

Les voies d’administration essentielles des médicaments dépend de plusieurs facteurs:
(a) Type d’action souhaité: action locale ou systémique
Lorsqu’on recherche un effet général, le médicament est administré par voie orale (buccale) ou parentérale. Et Si on veut un effet local, on applique des préparations spéciales comme les collyres (par exemple), mais il faut se rappeler qu’une diffusion systémique est toujours possible après administration locale.
(b) Circonstances de l’administration:
-situation d’urgence
-volume important à administrer67
-site d’administration particulier: (intrarachidien)
-nature ou composition particulière du médicament: solution huileuse, microcristaux…etc
-risque d’abaissement du médicament.
(c) Etat du patient:
S’il s’agit d’un comateux, la voie la plus convenable est la voie parentérale Chez un enfant, la voie buccale est à éviter (risque de fausse route)…etc.

Les voies d’administration essentielles :
Voie orale
Voie parentérale
Voie trans-muqueuse
Voie cutanée.

1. la voie orale :

Avantage
Plus simple, plus sure, plus facilement acceptée par le malade, plus économique, et moins dangereuse, car en cas de surdosage, on peut retirer l’excès par vomissement provoqué.
Inconvénients
-Possibilité d’altération du principe actif par contact avec les sécrétions du tube digestif.
-Possibilité d’irritation du tractus gastro_intestinale par certaines substances (AINS)
-Elle ne convient pas pour les substances de gout désagréable ou irritantes.
-Elle ne convient pas chez les enfants, et elle est impossible chez les malades comateux.

2.La voie parentérale

Elle consiste à faire pénétrer le médicament par effraction à travers la peau, elle nécessite un matériel particulier : seringue et aiguille.

a. Voie sous cutanée (s/c)

Elle est destinée pour administrer des médicaments présentés sous forme injectable (insuline, héparine…etc.) sous la peau dans le tissu conjonctif (ventre, épaule, cuisse) à l’aide aiguille fine et courte (gris ou orange, 25 à 27 Gauges). Le volume de liquide à injecter est limité et la vitesse de résorption est relativement lente.
Risque de la voie S/C
• Ecchymose.
• Douleur.
• réaction allergique.
• Lipodystrophies causées par des injections répétées au même endroit.
• Altération de l’état cutané.

b.Voie intra-musculaire (IM)

Il consiste à injecter le médicament directement dans un muscle profond (quart supérieur externe de la fesse par exemple) à l’aide d’une seringue et aiguille long (5cm- 21 Gauges). Le muscle étant richement vascularisé va contribuer à une absorption plus rapide du médicament (10 à 30 min).
Risque de la voie veineuse
• Abcès
• Lésion nerveuse (paralysie du nerf sciatique)
• Dommages de périoste.
• Lésion vasculaire ( veine ou artère)
• Choc anaphylactique.

c.Voie intraveineuse (IV)

Avantages
-Voie d’urgence
-Absorption immédiate (Effet immédiat)
-injection des doses importantes
Inconvénients
-voie irréversible.
-Les chocs anaphylactiques brutaux.
-septicémie
-Passage du médicament hors veine.
-Rupture de la veine.
-Aspiration du sang artériel.
-Hématome.
-Embolie gazeuse.

d.Voie intradermique (ID)

C’est l’administration du médicament immédiatement sous la surface de la peau, à la limite de l’épiderme et du derme à l’aide d’une seringue et aiguille très fine (jaune, 30 gauges). L’injection intradermique permet de procéder à la vaccination (BCG) et de réaliser des intradermoréactions (IDR).
Le volume de produit à injecter par la voie ID est relativement minime (0,05 et 0,3 ml).
Risque de la voie ID
Les risques de la voie ID sont rares à type de:
• Réaction locales (urticaire, œdème)
• Surinfection (causée par manque d’asepsie)
• Rarement un abcès

Autres voies d’administration parentérales, mais ce sont des actes médicaux non pratiqués par les infirmiers :

e.Voie intra-artérielle (IA).

C’est une voie réservée pour administrer des produits médicamenteux dans une artère (ex : angiographie, anticancéreuse, chimiothérapie)

f.Voie intrarachidienne (IR)

Elle est réservée pour l’administration du médicament dans l’espace situé entre la moelle épinière et la colonne vertébrale (dans le liquide céphalo-rachidien). Cette voie nécessite une technique spéciale : ponction lombaire.

g.Voie intra-articulaire (IA):

C’est l’administration directe d’un traitement à visé locale dans l’articulation, exemple : anti-inflammatoire dans des douleurs rhumatismales. Des précautions d’asepsie sont fortement recommandées car il y’a risque d’arthrite septique d’inoculation.

h.Voie épidurale :

C’est l’injection d’un produit médicamenteux autours de la dure-mère, exemple : anesthésie locorégionale.

i.Voie intracardiaque (IC) :

Elle est destinée pour administrer un médicament dans le muscle cardiaque ou myocarde.

3.La voie transmuqueuse

i- La voie nasale

Réservée pour administrer un médicament destiné à traiter les affections de la sphère nasale, exemple : gouttes nasales.
Indications :
• Rhinite
• Sinusite
• Coryza spasmodique
• Catarrhe nasal
Risques de la voie nasal
• Réaction allergique

ii- Voie oculaire

Les médicaments sont placés directement au niveau de l’œil pour une action locale (instillation des collyres ou pommades).
Indication
• Traumatisme de l’œil
• Conjonctivite
• Après extraction d’un corps étranger
• Les brûlures (physique ou chimique).
Risques de la voie nasal
• Réaction allergique

iii- Voie auriculaire

Réservée pour l’administration des médicaments dans le conduit auditif externe de l’oreille en vue d’une action locale.

Indication
• Ramollissement d’un corps de cérumen
• Après extraction d’un corps étranger
• Otalgie/otite

iv- La voie sublinguale

-Médicament à laisser fondre, généralement sous la langue
-passage directe du médicament dans la circulation sans passer par le foie
-Action rapide.

v- Voie pulmonaire

Elle est réservée pour administrer un médicament au moyen de dispositif permettant de générer des particules (aérosols), dont le diamètre conditionne leur trajet et leur niveau de pénétration dans le tractus pulmonaire.
Indication
• Asthme
• Désinfection des VAS et inférieure
• Fluidification des sécrétions
• Humidifier des voies respiratoires
Risque de la voie pulmonaire
• Brûlure par de l’eau très chaude
• infection par des micro-organismes de l’appareil et des tuyaux
• Surdosage des médicaments
• allergie

vi- Voie rectale

Avantages
• chez le nourrisson et le jeune enfant
• Pour éviter la dégradation d’une partie du principe actif par voie digestif
• Possibilité d’utilisation des médicaments dont l’odeur et le gout sont désagréable par voie orale

vii- Voie bucco-pharyngée

C’est l’administration des médicaments sur la muqueuse de la cavité buccale et de l’arrière gorge pour une réaction locale. Exemple : les gargarismes.

viii- Voie vaginale

Pour cette voie, les médicaments sont directement administrés dans le vagin (ovule, comprimé ou capsule). L’action du principe actif est locale.

4.La voie cutanée

Concernant cette voie, les médicaments sont placés sur la peau (pommade, lotions, crème, timbres, patch). Ces médicaments peuvent avoir une action locale (médicament appliqués directement à l’endroit où ils doivent agir), ou une action générale si le produit traverse la barrière cutanée sans effraction.

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