Dès la fin de l’intervention chirurgicale, les soins infirmiers en postopératoire continuent jusqu’au départ du patient. Ils se concentrent sur une surveillance continue pour éviter les complications, maintenir l’équilibre hydroélectrolytique et soulager la douleur.
les soins infirmiers en postopératoire incluent : le transport et l’installation du patient, les soins postopératoires immédiats (1er jour), et la surveillance du patient les jours suivants.
Transport et installation de l’opéré :
Le patient sera transporté de la table à son lit préalablement préparé dans le plus bref délai possible et avec toute protection possible contre le froid. L’opéré est immédiatement placé dans son lit en position de décubitus dorsal ou latéral, couvert d’un drap et d’une couverture. Si le patient est agité, des barreaux et des attaches seront placés.
soins infirmiers postopératoires immédiats :
Les heures suivant l’intervention, l’infirmière doit rester auprès du patient et surveiller les paramètres suivants :
Les constantes :
Le pouls et la tension artérielle peuvent être pris pour détecter une éventuelle complication hémorragique ou autres complications ; la température peut être prise pour détecter une hypo ou une hyperthermie ; la coloration des téguments et la fréquence respiratoire peuvent être utilisées pour démontrer une oxygénation efficace. Toute gêne respiratoire peut entraîner un encombrement des bronches et doit être aspirée.
La conscience du patient permet de s’assurer que les médicaments anesthésiques sont éliminés efficacement ;
La diurèse : surveiller la quantité d’urine, vérifier et dépister toute oligurie, anurie ou autre anomalie si le patient a une sonde vésicale
Etablir une feuille de surveillance.
La perfusion
Les soins infirmiers en postopératoire consiste à surveiller et à régler le débit de la perfusion et établir un bilan des entrées et des sorties.
Pansement
Le chirurgien doit être informé de tout aspect douteux du pansement, y compris un saignement abondant.
Les drain :
Les drains doivent être bien installés ; et créer des courbes de sérosité.
La douleur :
L’importance de l’intervention et la sensibilité de chaque patient ont un impact sur la douleur postopératoire. Elle ne devrait pas être sous-estimée ni surestimée. Pour permettre au patient de se reposer, il est essentiel de le soulager avec un antalgique prescrit. Une douleur excessive doit être signalée car elle peut indiquer une complication.
Sondes :
L’aspect du liquide et la quantité sont notés.
surveillance de l’opéré les jours suivants :
Le patient doit pouvoir retrouver les paramètres normaux préopératoires grâce à cette surveillance. Les composants de cette surveillance sont les suivants :
– Maintenir une fonction respiratoire normale ;
– Surveillance cardiovasculaire.
– Garantir le confort et la sécurité de l’opéré
– Garantir l’homéostasie du patient ;
-La cicatrisation de la plaie
-la reprise des activités.
– Contribuer au bien-être psychologique du patient.
Maintenir une fonction respiratoire normale :
Surveiller et libérer les voies respiratoires en aspiration des sécrétions bronchiques ; si des vomissements surviennent, tourner la tête vers le côté, essuyer les lèvres et noter la quantité et l’apparence des vomissements, puis encourager le patient à tousser pour éliminer les bouchons muqueux et bien sûr effectuer des exercices respiratoires (inspiration et expiration profondes) ; et administrer l’oxygène.
Surveillance cardiovasculaire :
-Le faciès : pâleur, cyanose et agitation
-La prise de constantes : pouls, TA, respiration et température :
Une tachycardie avec un pouls filant indique un choc ;
Une température supérieure à 38°C ou inférieure à 36°C peut indiquer une surinfection ou un choc toxique
Garantir le confort et la sécurité de l’opéré :
Lorsque le patient se remet de l’anesthésie, il peut être agité. Il faut l’empêcher de se blesser ou de causer des dégâts, car sa sécurité est impérative :
– Les draps doivent être changés et bien tirés car l’humidité et les plis favorisent l’apparition des escarres ;
La position de l’opéré doit être modifiée toutes les 2 à 3 heures, voire plus, s’il y an une sensation d’inconfort.
Prendre des mesures préventives pour prévenir les escarres ;
Lorsque le patient ne peut pas boire, des compresses fraîches seront appliquées sur ses lèvres.
Il est nécessaire de calmer toute douleur, quel que soit son intensité ; le chirurgien doit prescrire des calmants et des antalgiques afin que le patient se soulage et apprécie son agitation.
Garantir l’homéostasie du patient :
Maintenir une balance hydroélectrolytique :
Assurer la surveillance de tous les drains et noter les différentes quantités sur la feuille de surveillance ; et donner les différents solutés prescrits en respectant les quantités, le débit et l’horaire ; puis établir l’équilibre du bilan des entrées et des sorties.
Le régime alimentaire :
La meilleure façon d’alimenter un patient opéré est de le faire par la bouche, ce qui stimule les sucs digestifs et favorise le péristaltisme intestinal et la fonction gastrique.
Les exercices au lit et le lever précoce aident également la digestion et préviennent la douleur causée par l’accumulation des gaz et la constipation. Un bon signe qui encourage la reprise de l’alimentation est l’élimination des gaz. Après l’intervention, l’opéré a généralement besoin de liquides. Ainsi, il est possible de lui donner des boissons, puis des soupes de légumes, et il doit progressivement reprendre une alimentation normale.
Surveillance de la miction :
Pour calculer la diurèse, une quantité d’urine doit être collectée. Toute anomalie d’aspect ou de quantité doit être signalée
Surveillance de la défécation :
La surveillance de la défécation consiste à prendre note de chaque défécation et à signaler toute diarrhée.
La cicatrisation de la plaie
-Au début, il est important de vérifier régulièrement le pansement pour détecter toute possibilité d’hémorragie. Il est également important de noter tout écoulement (sérosité importante, bile, selles…).
-Les pansements doivent être effectués avec asepsie.
-Il est important de protéger toute plaie.
-Afin d’éviter les infections nosocomiales, il est important de garantir une stérilisation parfaite du matériel, de désinfecter les lieux, les lits… et d’utiliser un matériel à usage unique.
-Les patients souffrant de plaies septiques doivent être isolés, groupés en fonction des cas, utiliser des antiseptiques efficaces, appliquer une antibiothérapie préventive prescrite par le chirurgien et éviter de retarder l’ablation des drains, des fils et des agrafes.
La reprise des activités.
Le malade peut être placé dans différentes positions après l’intervention afin de lui offrir du confort et de rendre la douleur tolérable. La majorité des opérés peuvent se placer dans la position du décubitus dorsal. Pour faciliter l’évacuation des vomissements, la tête sera tournée sur le côté.
Reprise de l’activité de l’opéré :
Le malade doit se lever et se déplacer le plus tôt possible. Le premier lever est un élément essentiel en soins infirmiers en postopératoire il est généralement autorisé dans les 12 à 24 heures qui suivent l’opération. Le lever précoce est bénéfique car il évite les complications de décubitus courantes chez les patients (accidents thrombo-emboliques, stase pulmonaire, infection urinaire, atrophie musculaire, retard du retour du péristaltisme intestinal, escarres…).
soutien moral et psychologique
En fin quels que soient les résultats et l’évolution de l’intervention chirurgicale, l’infirmière doit fournir un soutien moral et psychologique tout au long de l’hospitalisation.