L’insuffisance rénale chronique (IRC) est caractérisé par une diminution du débit de filtration glomérulaire ainsi que des troubles hydroélectrolytiques et endocriniens. Elle est associée à une diminution permanente du nombre de néphrons fonctionnels, ce qui la distingue de l’insuffisance rénale aiguë ou fonctionnelle.
Lorsque la dialyse périodique ou la transplantation rénale est nécessaire, car le rein ne peut plus répondre aux besoins de l’organisme, on parle d’insuffisance rénale chronique terminale.
Causes l’insuffisance rénale chronique
Environ 30 % des formes d’IRCT sont des diabétiques, avec des variations importantes entre les pays et un gradient nord-sud.
- Hypertension
Il s’agit de la deuxième raison d’IRCT. Lorsque la pression artérielle diastolique est supérieure à 120 mm Hg par rapport à 70 mm Hg, le risque de développer une IRCT est multiplié par environ 30. Le risque relatif d’IRT est de 48 lorsque la pression artérielle systolique est supérieure à 200 mm Hg par rapport à 120 mm Hg.
- Néphropathies glomérulaires
Elles représentent la troisième cause de l’IRCT. La maladie de Berger, une néphropathie à dépôts mésangiaux d’IgA, la hyalinose segmentaire et focale, la glomérulonéphrite membrano-proliférative et les glomérulonéphrites lupiques sont les causes les plus fréquentes.
- Néphropathies interstitielles
Environ 3 % des patients en IRCT souffrent de néphropathie interstitielle. La deuxième cause d’IRCT chez l’enfant est celle-ci.
- Néphropathies héréditaires
Environ 5 à 8 % des patients soumis à une IRCT présentent une néphropathie héréditaire, caractérisée principalement par la polykystose rénale ou le syndrome d’Alport ou la maladie de Fabry.
Diagnostic l’insuffisance rénale chronique
Le débit de filtration glomérulaire est un moyen de calculer la clairance de la créatinine.
Le débit de filtration glomérulaire, qui est mesuré par la clairance de l’inuline, permet d’évaluer la fonction rénale. En pratique clinique, on utilise la clairance de la créatinine endogène. La formule de Cockcroft et Gault pour la clairance de la créatinine est la plus couramment utilisée :
- Chez l’homme
Pour une créatininémie mesurée en μmol/l
C (ml/min) est égal à [140 – âge (années) x poids (Kg)]/[taux de créatininémie (μmol/l) x 0,814]
ou
Pour une créatininémie exprimée en milligrammes par litre
C (ml/min) est égal à [140 – âge (années) x poids (Kg)] / [La créatininémie (mg/l) x7,2].
- Pour les femmes, la valeur est multipliée par 0,85.
Une insuffisance rénale est indiquée par une valeur inférieure à 80 ml/min.
- Le débit de filtration glomérulaire (DFG) chez l’enfant est calculé à l’aide de la formule de Schwartz en fonction de la taille et de la créatininémie.
Pour une créatininémie mesurée en μmol/l
DFG (ml par min par 1,73 m2) = [k x taille (cm)] sur [créatininémie (µmol/l)]
Ou
Pour une créatininémie exprimée en milligrammes par litre
DFG (ml par min par 1,73 m2) = [k x taille (cm)] sur [créatininémie (mg/l) x 8,84]
k = 29 chez les prématurés
Les nouveau-nés avant l’âge de 1 an et à terme ont un k de 40.
k = 49 pour les enfants âgés de deux à douze ans.
Pour les filles de 13 à 21 ans, k = 49.
k est de 62 pour les garçons âgés de 13 à 21 ans.
Une créatininémie supérieure à 70 μmol/l (7,9 mg/l) est tout à fait compatible avec une insuffisance rénale débutante chez les enfants de moins de 40 kg.
Chez un enfant de plus de 2 mois, une clairance de la créatinine inférieure à 60 à 70 ml/min/1,73 m2 indique une insuffisance rénale débutante.
La clairance de la créatinine comprise entre 20-30 et 5-10 ml/min/1,73 m2 indique une insuffisance rénale sévère.
Manifestations et complications de l’insuffisance rénale chronique
L’IRC peut perturber tous les tissus et organes, chacun étant plus ou moins spécifique à un malade. Le terme « syndrome urémique » a longtemps été utilisé pour représenter l’ensemble des manifestations cliniques et biologiques associées à l’IRC, car l’urée sanguine était le premier marqueur facilement identifiable.
Certaines de ces complications sont devenues rares ou peuvent être maîtrisées grâce à la dialyse et à une meilleure prise en charge des patients avant le stade de l’épuration extra-rénale. Néanmoins, il est crucial de les reconnaître, car une mauvaise prévention ou une sous-dialyse ont le potentiel de les faire apparaître.
Prise en charge de l’insuffisance rénale chronique
Les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique (IRC) doivent être consultés par des spécialistes néphrologues dès le début de leur maladie afin de traiter les nombreuses complications associées à l’insuffisance rénale et de choisir une technique d’épuration extra-rénale appropriée.
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La dialyse
Le traitement par dialyse doit commencer chez les adultes lorsque les premières manifestations cliniques du syndrome d’IRCT apparaissent, soit lorsque la clairance de la créatinine est inférieure à 10 ml/min.
– Le traitement doit commencer chez l’enfant lorsque la clairance de la créatinine est inférieure à 5 ml/min/1,73 m2.
Il existe deux méthodes principales pour l’épuration extra-rénale :
– l’hémodialyse
– la dialyse péritonéale.
Les deux méthodes peuvent être utilisées en première intention pour tout insuffisant rénal chronique arrivant au stade terminal et n’ayant pas de contre-indication à la dialyse péritonéale, comme une dénutrition sévère, une obésité, des antécédents d’interventions chirurgicales abdominales, une polykystose hépato-rénale, une atteinte digestive, une immunodépression sévère ou une insuffisance respiratoire chronique.
Le plus souvent, la dialyse péritonéale continue ambulatoire ne peut être prolongée plus de 5 ans en raison de complications potentielles liées à une hyperpression intrapéritonéale, à une ultrafiltration ou à une épuration insuffisante.
En revanche, il est possible de maintenir l’hémodialyse pendant de longues périodes.
L’épuration extra-rénale devrait également être basée sur les besoins du patient en tenant compte des facteurs non médicaux.
Les deux méthodes peuvent être utilisées chez l’enfant. Cependant, la dialyse péritonéale sera préférée pour les enfants de moins de deux ans.
La durée moyenne de la dialyse est de 4 heures en moyenne, et elle est effectuée trois fois par semaine. Certains offrent des sessions plus longues ou plus fréquentes. La dialyse se pratique dans des centres privés (cliniques), publics (hôpitaux) ou associatifs. La dialyse hors centre répond aux techniques développées à domicile ou dans des unités d’autodialyse de proximité.
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Transplantation de reins
En raison de ses effets médicaux et de sa qualité de vie par rapport à la dialyse, la transplantation rénale est le traitement de choix pour l’insuffisance rénale chronique. La mortalité-morbidité chez la majorité des patients après une transplantation rénale est réduite. Cependant, seuls 25 à 30 % des patients sont aptes à la greffe rénale s’ils n’ont pas de contre-indications absolues ou relatives.
Un autre problème réside dans la rareté des greffons, ainsi que dans les inégalités d’accès à la greffe des patients inscrits sur la liste nationale d’attente entre les équipes et les régions.
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La prise en charge de l’anémie causée par l’IRC
Le traitement de l’anémie des insuffisants rénaux chroniques dialysés et de l’anémie symptomatique de l’insuffisance rénale chez les malades non encore dialysés implique l’utilisation de l’érythropoïétine (EPO), une hormone glycoprotéique qui stimule la formation d’érythrocytes.